Association Tanakita Burma – Pourquoi la Birmanie ?

« Voici la Birmanie, un pays différent de tous ceux que tu connais. » – Rudyard Kipling.

Cette citation répond à la question qui m’est souvent posée : « Pourquoi la Birmanie ? »…

Le pays, la population, la culture…et peut-être aussi la difficulté à monter un projet, seule, dans un pays si différent et si fascinant à la fois.
Outre le fait que le régime politique en 2005 dictatorial, rende ce projet plus difficile donc plus justifié, que l’accessibilité à Myeick (Mergui), zone interdite dans Thanitharyi division, soit, jusqu’en 2013, incertaine dès la demande formulée auprès de l’Ambassade de Birmanie à Paris, puis, chaque année aussi, à l’arrivée à l’aéroport de Rangoon, ce sont les regards des Birmans, leurs visages et leurs sourires derrière lesquels se cache une indescriptible souffrance, que tout l’art et la beauté du Tanaka ne saurait tromper, leur gentillesse, leur douceur et leur générosité d’âme, Bouddhiste pour plus de 80% d’entre eux, qui ont fini de me convaincre.

Au cours de mes lectures, une phrase m’a particulièrement marquée : « Ce que l’on n’expérimente pas soi même ne peut nous blesser… », ni nous enrichir voudrais je ajouter; j’ai alors réfléchi à la meilleure façon d’apprendre et m’enrichir; le voyage m’a semblé une évidence.

Il fallait trouver le moyen d’aller à la rencontre des autres cultures, populations, lieux et modes de vie; j’ai compris alors, qu’en étant médecin je pourrai créer un échange qui n’a pas forcément besoin de mots.

Après des années d’étude puis d’apprentissage, je savais que je pourrai parcourir la terre et pousser des portes pour donner et recevoir. Je commence à voyager à l’âge de 14 ans, seule à travers le Canada et les Etats Unis; puis d’Asie en Océanie, d’Amérique centrale en Amérique Latine, de la profondeur des Mers et Océans aux sommets de l’Himalaya, ce sont ces montagnes, l’immensité, la culture et la spiritualité de ces pays, qui m’ont absorbée coeur et âme.

Je découvre le Bouddhisme et adopte cette philosophie de vie afin d’optimiser la connaissance de soi, de l’autre et du monde, et d’aborder la vie avec détachement, sérénité et trouver des valeurs humaines qui me sont chères.

Il y a plus de 20 ans, mes pérégrinations m’amènent en Inde où, au hasard, ou pas, de mes rencontres, je croise Dr Rao à Bengalore; il me propose de l’accompagner soigner les populations pauvres dans les campagnes alentour. Le matin, vers 07h, ils sont plus de 700, souvent vêtus d’un simple longyi, à avoir marché pieds nus toute la nuit, quittant leur village bien avant les premières lueurs de l’aube, afin d’arriver dans le froid du petit matin au dispensaire de campagne de Dr Rao.

Nous parcourons la longue file silencieuse et respectueuse, en échangeant, les mains jointes au niveau du coeur et la tête légèrement inclinée, un simple « Namaste », avant de nous mettre au travail. Depuis ce jour je n’ai eu de cesse de parcourir l’Asie à la recherche de cet échange qui a transformé ma vie, ma vision du monde et de l’autre.
En 2005 j’arrive en Birmanie afin de découvrir ce pays dont l’histoire me fascine depuis longtemps; ce que je ressente alors est difficile à traduire par des mots.

Quel paradoxe que le calme et la gentillesse des habitants, les paysages sublimes, face à la dureté des conditions de vie. Pays contrasté, la Birmanie est d’une incroyable douceur et d’une inoubliable beauté, malgré ce qui la meurtrit et l’étouffe.
Dés mon retour je trouve une ONG avec laquelle je parts travailler dans un hôpital mère et enfants, et dans des dispensaires sur les îles de la mer Andaman, de 2006 à 2008.

En dehors des heures de travail pour l’ONG, je vais à la recherche d’orphelins et rencontre un Père Birman qui recueille depuis 1985 des enfants de familles défavorisées et orphelins de père et/ou de mère.
Après les checks médicaux, formations aux geste de première urgence, à l’hygiène et à la sécurité, pour chacun des enfants, je vais à la recherche des structures médicales environnantes, afin d’obtenir les soins gratuits pour les enfants, et fais le point sur les conditions de vie et niveau d’étude des enfants, ainsi que leur devenir à long terme (étude supérieur, formation professionnelle…).

De 2008 à 2011, je continue seule à tenter d’améliorer les conditions de vie et d’avenir de ces enfants; puis je crée Tanakita Burma, afin d’avoir la possibilité financière de construire des salles d’eau dans la région la plus isolée, Mazaw en territoire Karen.

En 2013 je diversifie l’action de Tanakita Burma, en m’impliquant dans un quartier encore plus démuni de Myeick, Myo Thet, où je commence à m’occuper de 170 enfants orphelins de père et/ou de mère, ou de familles très pauvres.

En 2014, nous louons une grande maison à Myo Thet pour héberger les orphelins, donner les cours du soir et nourrir l’ensemble des enfants.
Puis, des amis Birmans du centre de la Birmanie, m’emmènent à Phar Yar Taung, au sud du lac Sankar, où j’improvise dispensaire dans la Pagode principale, et formations pour les 760 enfants dont s’occupe le grand Moine, Phom Phom Ji; nous décidons alors de construire un vrai dispensaire en 2015.

Tanakita Burma s’emploie donc à améliorer la santé, les conditions de vie et le futur des enfants défavorisés de Birmanie, et prétend à s’étendre avec le temps et à élargir son champ d’action.

Quelques photos…